Quel est le pouvoir de celle qui regarde ? ​Woman Walking in the Night est un film que j’ai tourné seule un soir dans un quartier de Bruxelles où j’ai vécu. Caméra à la main, l’intrigue du film se construit au fur et à mesure au sein même de l’acte de filmer. Ce geste intrusif produit chez les passants rencontrés au hasard des situations conflictuelles en réaction au procédé employé. Manifestement en nombre majoritaire la nuit ce soir-là, la plupart des protagonistes de cette histoire sont des hommes.

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Dans ce tournage sauvage, le regard féminin à l’écran opère un renversement des statuts de pouvoir et de domination : la femme qui marche seule, perçue généralement dans une attitude passive, est ici engagée dans une pratique active de celle qui filme. La caméra est de manière ambivalente ce qui me protège tout en attirant volontairement et dangereusement l’attention. Entre mes mains, elle devient l’objet catalyseur de tension, une arme à la fois défensive et offensive.

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